C’est une histoire longue et riche, faite d’innovations, de savoir-faire et de grands hommes.
Mais l’histoire des chantiers navals yachts de La Ciotat, c’est surtout l’histoire d’une renaissance.

Des petits bateaux de pêche aux vapeurs à hélice

L’activité sur le site débute dès le XVe siècle, avec la construction de petits bateaux de pêche par des artisans locaux. Mais très vite, ces entreprises familiales s’attaquent à la construction de tartanes, les navires de charges à vocation commerciale.

A partir du XIXème siècle, l’activité se structure grâce à l’essor de la navigation à vapeur et à l’ouverture du transit vers les colonies. En 1835, la capacité du port est doublée grâce à la construction de la jetée du Bérouard. Cette même année, Louis Benet, fils d’un riche armateur ciotaden, reprend un petit chantier de construction de voiliers, et le transforme en une entreprise moderne. En entrepreneur averti, Louis Benet fait venir d’Angleterre ingénieurs et systèmes de propulsion, et lance en 1836, le premier paquebot à vapeur français de la Méditerranée : « le Phocéen I ». C’est également sur le chantier naval de La Ciotat que sera lancé en 1847 « le Bonaparte », premier vapeur muni d’une hélice et d’une coque en fer en Méditerranée. En 1848-1851, poussé par la crise industrielle, Louis Benet vend son entreprise aux Messageries Nationales.

Néanmoins, le chantier naval yachts de La Ciotat ne cessera de développer ses activités et ses compétences, malgré de fréquents changements d’actionnaires majoritaires, et donc de noms…
 Des Messageries Maritimes, il devient chantier de la Société Provençale de Constructions navales (SPCN), puis, en 1940, les Chantiers Navals de La Ciotat, (CNC).

Des supers tankers à la fermeture des chantiers

Les navires conçus sont de plus en plus importants, de plus en plus nombreux, de plus en plus complexes à fabriquer : les derniers super pétroliers fabriqués dans le chantier naval yachts de La Ciotat jauge 320 000 tonnes ! En 1973, plus de 5 000 ouvriers et employés travaillent sur le chantier.

Mais en 1978, les chocs pétroliers et la concurrence venue d’Asie entrainent les premiers licenciements sur le site. La production est une nouvelle fois réorientée vers la construction de méthaniers et autres transporteurs de gaz, mais aussi vers la réparation de grosses unités.

En 1982, la CNC, les chantiers de Dunkerque et ceux de La Seyne sont réunis dans une même société, la Société des Chantiers du Nord et de la Méditerranée, dite la NORMED. Cette décision malheureuse des pouvoirs publics, issue d’une analyse stratégique erronée, scellera le sort des chantiers de construction ciotaden.

En 1987, les deux derniers navires construits à La Ciotat sont lancés. Le Oaxax, le 19 septembre, et le Monterrey, le 19 décembre.

Le 31 juillet 1988, le chantier naval ferme ses portes… enfermant au passage le Monterrey, toujours à quai. L’Histoire industrielle aurait pu s’arrêter là sans l’intervention d’un petit groupe de 105 salariés résolus à sauver leur outil de travail et à écrire un avenir industriel et maritime pour le site. Tel un remake de David contre Goliath, ces « 105 irréductibles » finissent par remporter leur combat. Le 17 août 1994 un protocole d’accord est signé entre le Préfet de Région, les Présidents de Région et du Département, le Maire de La Ciotat et Pierre Tidda représentant les « 105 ». Ce protocole, véritable « Constitution » du site jusqu’à aujourd’hui engage les signataires sur deux principes refondateurs :

  1. Le maintien d’une vocation industrielle et maritime
  2. L’unicité de sa gestion

La SEMIDEP-Ciotat est créée dans la foulée pour piloter cette ambitieuse feuille de route, selon les principes du service public.

De la SEMIDEP à La Ciotat Shipyards, ou la renaissance des chantiers navals yachts

En 20 ans, la SEMIDEP-Ciotat opérera ainsi une reconversion exemplaire du site, le transformant en un des leaders mondiaux du refit de Yachts et Méga Yachts.

Afin d’être mieux reconnue la SEMIDEP-Ciotat devient La Ciotat Shipyards, un nom désormais bien identifié à l’international… L’Histoire continue, pour le meilleur !